IMAM MOUHAMMAD AL BÂQIR (as)

IMAM MOUHAMMAD AL BÂQIR (as)

Né le 1er Rajab de l’an 57 AH, à Médine, le 5è Imam des Chiites, Mouhammad Al Bâqir (as), est décédé le 07 Dhoul Hijjah 114 AH, empoisonné, à l’âge de 57 ans, dans sa ville natale.

Il fut enterré, à côté de son père, le 4è Imam, Ali fils de Houssain Ibn Ali (as) et de son grand-père, grand oncle également, le 2è Imam, Hassan Ibn Ali (as), dans le célèbre cimetière de Jannatoul Baqî, situé près de la Mosquée du Messager d’Allah appelé Masjid an Nabawi.

Dans l’ordre de l’Imamat, Mouhammad Al Bâqir (as) tient le 5è rang, tandis que dans celui de la Sainteté Infaillible, il est classé 7è. En rassemblant les deux chiffres 5 et 7, on obtient 57 qui est son année de naissance, de même que son âge, et en additionnant ces deux nombres, l’étonnante coïncidence nous donne 114, l’année de son martyr.

Sa mère s’appelait Fatima, fille de l’Imam Al Hassan (as), et son père, l’Imam Ali Zaynoul Abédine (as). Il est l’Imam dont les deux parents appartiennent à la tribu des Banou Hachim, descendants directs du 1er Imam Ali (as) et de Fatima (as), la fille chérie du Saint Prophète (saww). C’est pourquoi, il est connu Najibout Tarafayne, la Sainte Noblesse de deux côtés.

Il vécut 38 ans avec son père qui quitta ce monde, martyrisé, lui aussi à l’âge de 57 ans et, lui succédant, s’occupa des fonctions de l’Imamat durant 19 ans jusqu’à son décès.

Son grand-père, l’Imam Al Houssain (as), était également âgé de 57 ans, quand il fut tué à Karbala, en Iraq. Jafar As Sadiq (as), le 6è, est le seul Imam à avoir atteint l’âge de 65 ans. Le plus jeune des Imams fut Mouhammad Taqi, le 9è, qui n’avait que 25 ans à son martyre.

Il n’était âgé que de trois ans et demi lorsqu’il assista aux évènements tragiques de Karbala et supporta toutes les pénibles souffrances du voyage qui le mena de Karbala à Koufa, jusqu’à Damas, en Syrie, où il endura les tortures de la geôle. Il fut enchaîné, sans pitié, comme ses parents, les dames et les enfants de son âge.

À cette période, l’enfant doit vivre dans la joie, le confort et la tendre affection, alors que Mouhammad Al Bâqir (as) ne fut entouré que d’un environnement de tristesse et de misère.

‘’Bâqir’’ tire son nom du mot ‘’Baqr’’ en arabe, qui signifie éventrer, trancher, fendre. On l’explique en citant comme exemple un fermier labourant la terre, ou sillonnant le sol.

Bâqir ou ‘’Bâqir oul Ouloum’’, est, donc, celui qui tranche. Il labourait les sciences, entaillait les connaissances, il analysait, disséquait, épluchait et dispensait le savoir.

Mouhammad Al Bâqir est celui dont la venue a été annoncée par le Messager d’Allah (swt) en personne, avec ses nom et surnom, qui avait chargé l’un de ses proches Compagnons, Jâbir Ibn Abdoullah Ansâri, de lui transmettre ses salutations. Jâbir vécut plus de 90 ans, comme l’avait prédit le Saint Prophète (saww) et ne mourut qu’à l’époque du 5è Imam (as).

L’Imam Al Bâqir (as) faisait éclore la science et la répandait, son cœur était un vaste océan et une source jaillissante de savoir et de connaissances.

L’Imam (as) disait : ‘’la vérité m’a appelé au secours, alors que le faux l’avait enfermée dans sa cage. Alors j’ai tranché son flanc et j’ai fait sortir le vrai de son voile qui le cachait, jusqu’à ce qu’il apparaisse et se répande de manière étendue.’’

L’Imam Al Bâqir (as) fonda, dans la Mosquée de Médine, la première université que son fils, l’Imam Jafar As Sadiq (as) porta à l’apogée de sa gloire.

Des milliers de savants et d’étudiants, qu’ils soient ses partisans ou autres, Musulmans ou non, venant de l’ensemble des régions environnantes, assistaient à ses cours qui ne se rapportaient pas uniquement à la théologie et à la jurisprudence Islamique, mais aussi à tous les domaines des connaissances, tels que la morale, l’astronomie, la cosmologie, la biologie, la physique, la chimie, les mathématiques, ainsi que la pensée et la mythologie grecques. Il encourageait à la quête du savoir qui forme le premier pilier sur lequel s’appuie la vie des nations et des peuples.

L’Imam Mouhammad al Bâqir (as) dut faire face à de nombreuses branches ou sectes dites islamiques qui naquirent durant son époque, beaucoup de gens étaient perdus et ne savaient pas qui suivre. Il ne restait plus grand-chose de la lumière du savoir et de la pensée que l’Islam avait fait jaillir dans le monde arabe à ses premiers temps par le Messager d’Allah (swt). Le mouvement scientifique était tombé dans l’inertie et l’apathie.

Le 5è Imam (as) entreprit une vaste entreprise pour rétablir l’Islam réel en diffusant, durant plus de 19 ans de son Imamat, son savoir illuminé et illimité, en formant des cadres qui porteront le savoir aux quatre coins de la Nation Islamique.    

Il incitait également à la réflexion et à la méditation, à l’utilisation de la raison, du sens de l’esprit, de la faculté du jugement, déclarant que la raison était une des créatures les plus grandioses que Dieu a créées.

L’Imam (as) accordait un temps particulier à la lecture du Qour’an (Coran) et à son interprétation. Il favorisait la lecture du Livre Saint d’une belle voix mélodieuse, car le Qour’an (Coran) constitue la source de l’expansion de la Guidance et de la rectitude des gens.

Il fut le sommet des sciences, un colosse des connaissances, de la piété, de l’honneur, de largesses, et de la vertu, un élément phare parmi tous les hommes de son époque. Il révéla les trésors cachés des sciences et des connaissances.

Dans ses derniers instants de vie, Imam Mouhammad al Bâqir (as) laissa un beau testament, muni d’une grosse somme d’argent, à son fils, le 6è Imam, Jafar as Sadiq (as), en lui faisant assurer d’organiser une assemblée de deuil appelée Majelis, à Mina, tous les ans, en période de Hajj, en l’honneur de son grand-père, le Prince des Martyrs, l’Imam Houssain (as).

Ainsi, ‘’se lamenter sur l’Imam à Mina,’’ avait un grand sens de garder en vie l’énorme sacrifice de Karbala, source de l’existence de l’Islam. Pourquoi Mina ? À la Mecque, les pèlerins sont éparpillés, chacun à sa tâche, certains pour accomplir les sept tours, d’autres à effectuer la Prière ou le parcours entre les monts Safâ et Marwâ.  À Arafat, pressés, ils n’y sont stationnés que du matin jusqu’à la fin de l’après-midi et, à Mash’haril Haraam, seulement quelques heures. Par contre, à Mina, ils passent trois nuits de suite. C’est le meilleur endroit pour diffuser un appel au monde, surtout à cette époque où rien n’existait comme système de média.

Moulla Nissarhoussen RAJPAR