IMAM ALI AN NAQÎ AL HADÎ (as)

IMAM ALI AN NAQÎ AL HADÎ (as)

L’Imam constitue l’âme de la société humaine qui la fait survivre. Sans lui, la terre et ses habitants disparaîtraient. Il est, donc, l’homme par lequel Allah se manifeste.

La cohésion de cette société ne peut pas se maintenir sans un axe qu’est la personne de l’Imam. Du coup, c’est l’Imam qui est chargé de guider l’humanité, de lui apprendre la Loi d’Allah, Le Tout Puissant, d’expliquer à la Nation Musulmane les règles de cette Loi, tout en protégeant cette dernière des divergences, de la dislocation, de la dérive et de l’égarement.

Nous, les Shiites, avons foi en douze Imams dont nous étudierons ici, en quelques lignes la vie remplie du 10è Imam, ALI (as), fils du 9è Imam, Mouhammad Taqî Al Jawad (as), surnommé An NAQÎ (Le Pur), Al HADÎ (le Guide), qui assuma les fonctions de l’Imamat, après le martyre de son père, à l’âge de 6 ou 8 ans, les avis divergent sur son âge.

Il est le 4è Imam à porter ce nom ALI, après le 1è Imam, le Prince des Croyants, le 4è Imam, Zaynoul Abidine (as) et le 8è Imam, Ali ar Ridha (as).

Sa mère, SOUMÂNA, appelée, Soumâna Al Maghribiyyah à cause de son origine Nord-Africaine, était une des femmes les plus pieuses de l’Arabie, une fervente Musulmane, une femme du Qour’an et de la Sounna du Saint Prophète (saww).

Le 9è Imam, Mouhammad Taqî Al Jawad (as), était marié à Oummoul Fadhl, la fille d’Al Ma’moun al Rachid, le souverain de l’époque, fils de Haroun al Rachid, contemporain de Charlemagne en France, mais elle ne lui a pas donné d’enfants.

L’Imam Ali An Naqî (as) est né à l’endroit appelé Sariyâ, situé à quelques kilomètres de Médine, le 15 du mois de Dhoul Hijjah, en l’an 214 AH ou 212 AH, selon l’avis des historiens. Il fut le second Imam Enfant après son père qui n’avait aussi que 8ans.

Il est clair que la désignation de l’Imam n’est pas définie par les sentiments, l’opinion publique ou l’attachement et l’émotion, mais dépend de l’Ordre d’Allah, Son Messager ne fait que transmettre ce qui lui est ordonné de son vivant. Il avait déjà annoncé, avec leurs nom et surnoms, que ses successeurs seront au nombre de douze.

Après le 4è Imam Zaynoul Abidine (as), les textes nous rapportent qu’aucun Imam ne nous a laissé autant de Douas ou Invocations, que l’Imam Ali An Naqî Al Hadî (as). On disait : c’est un second Zaynoul Abidine !

Plus tard, Il commença à enseigner à ses étudiants une Zyarah, appelée Zyarah Al Jamiah Kabirah qui est, sans conteste, la Zyarah, la Salutation pieuse, la plus puissante après le très connu Zyarah Achoura.

Un souverain de son époque avait fait détruire, à de nombreuses reprises, la Tombe sacrée de l’Imam Houssain (as), qui fut sauvée par la Grâce d’Allah, elle ne serait pas là sans elle.

Pour asseoir son pouvoir le monarque de l’époque fit appel aux Turcs, afin de mettre sur pied une armée composée de 70.000 soldats, écartant les Arabes et les Perses de leurs postes.

Les Turcs se comportaient mal avec la population arabe de Bagdad qui ne les acceptait plus. Le roi dut dépenser de grosses sommes d’argent pour construire, pour eux, un camp militaire fortifié (ASKAR, le 11è Imam (as) portera ce nom, il est de nos jours appelé Hassan Al ASKARI), au Nord de la Capitale Bagdad, à Samarrâ, déformation de ‘’Sourra Man’ Râa’’ qui signifie : sont heureux les yeux qui la voient. Elle restera la Capitale du monde Musulman, de 836 à 892 de l’ère Chrétienne. Ecartée de Bagdad, où elle molestait la population locale, la nouvelle garde du roi y vécut en véritable microsociété.

Le pouvoir du roi avait perdu de son autorité. L’arrivée des Turcs avait accéléré l’insécurité et l’instabilité du pouvoir, l’anarchie, la dégénérescence politique, économique, morale et, surtout religieuse (trois tyrans de l’époque furent tués respectivement par son fils, son médecin et son cousin). La présence de l’Imam, solide comme la montagne, depuis le décès du Saint Prophète de l’Islam (saww), a sauvé le message authentique de l’Islam.

Les 12 ans de ses 34 ans de l’Imamat, Ali Naqî (as) les passa à Médine, tandis que les derniers 22 ans, il les vécut à Samarrâ, assigné à résidence, placé sous haute surveillance. Il n’avait que 18 ou 20 ans quand il arriva à Samarrâ.

En plus de faire distinguer le vrai et rejeter le faux, de sauvegarder l’Islam véritable : son message, ses valeurs, son dogme, sa législation, son esprit, et d’assurer la formation des savants ainsi que la protection des Shiites, était l’une des priorités de l’Imam.

En mettant en garde les Shiites contre les tromperies hypocrites et les pièges de l’Etat, comme en s’efforçant de les protéger, de veiller à leur situation, à leurs droits, l’Imam essayait de satisfaire leurs besoins, par une bonne collecte et redistribution de l’argent que lui faisaient parvenir ses représentants de tous les coins du monde Islamique.

L’Imam demandait également à ses partisans et ses sympathisants d’entrer au sein de l’appareil de l’Etat pour venir en aide à leurs frères et sœurs.

L’Imam Ali An Naqî Al Hadî (as) développa le système d’organisation de la grande communauté Shiite, en installant des WAKILS ou Légataires, des représentants mandatés, nommés par lui, chargés d’entretenir des relations entre les Shiites et l’Imam (as) et d’assurer le secret du transfert des biens qui se faisait avec beaucoup de prudence, par Taqayyah ou la dissimulation de la Foi qui constitue le bouclier du Croyant et sa protection.

L’Imam avait la responsabilité d’assurer d’abord la protection physique de son fils Hassan Al Askari (as), le 11è Imam, qu’il emmena avec lui à Samarrâ, alors qu’il n’était qu’un nourrisson d’un an environ, puis assurer son mariage quand il aura grandi avec celle qui deviendra la mère de l’Imam Al Mahdi (as), le 12è et dernier Imam qui sera en occultation, enfin préparer les Shiites à ‘’son occultation,’’ il assurera l’Imamat à l’âge de cinq ans.

En outre, l’’Imam développa le courant de sympathie avec les Imams d’Ahl oul Bayt (as), au moyen de la culture des Ziyarahs des Imams, aussi bien par la visite de leurs sanctuaires que par la récitation de Ziyarahs de loin (visite et salutations de loin aux Imams).

Moulla Nissarhoussen RAJPAR